Vlieland et l'arrivé aux Pays-bas!
La navigation la plus longue que je n'ai jamais faite : à la fois en distance et en durée ! Oh que c'était marrant, un peu effrayant par moments, mais top !
Un après-midi musical à 12 miles de la côte (enfin pas tout à fait)
Je suis parti peu avant midi parce que j'avais méjugé la marée et j'aurais pu partir 2 h plus tôt… Peu importe, la navigation était au top : j'ai réussi à sortir de l'Elbe au près pendant que la marée me poussait. Une fois vraiment en mer, j'ai trouvé une belle zone pour naviguer : entre un TSS (grosse autoroute sur l'eau) et le reste du trafic proche de la côte. J'étais plus ou moins seul et loin de tout danger.
Une fois que le bateau et moi avions pris le pli de ces conditions et que l'autopilote marchait bien, je me suis préparé à manger et je me suis installé dans le cockpit pour un peu de musique. Pour une fois, j'ai sorti le Nerdy Gurdy. Une collègue sur le Tukker (ce sera pour un autre chapitre) m'a informé depuis que cet instrument ne devrait être joué qu'à un minimum de 12 miles des côtes, en accord avec le protocole pour s'occuper des réservoirs sceptiques. Mais quoi qu'il en soit, je me suis bien amusé, même si je ne sais pas vraiment jouer de la vielle à roue pour l'instant. Pendant ce temps-là, le bateau avançait bien, l'autopilote se plaignait un peu, mais pas trop.
Je n'étais pas le seul à profiter de la météo et de la marée.
Pour une heure ou deux, j'ai navigué en compagnie de ce voilier.
Un petit bateau cargo… La taille de ces horreurs…
Vent-arrière, personne autour, les conditions parfaites pour sortir le Gurdy et faire du bruit !
Soleil couchant et le système de quart à une personne
Comme l'après-midi devenait soirée, le vent a forci un peu et les rafales se sont faites plus nombreuses. J'ai pris un ris pour commencer et roulé un peu mon génois. Ça a aidé l'autopilote à faire son travail. J'allais avec le vent, un peu plus proche du vent arrière que du grand largue, et avec la mer qui montait, ça commençait à bouger pas mal à bord.
Quand la nuit est tombée, le vent a monté encore un peu. J'ai pris un deuxième ris et j'ai graduellement roulé mon génois jusqu'à finalement le rouler complètement. Ça ne m'aidait pas trop à aller plus vite et le génois se faisait secouer violemment quand la GV lui prenait le vent. J'en étais là quand la nuit est tombée entièrement, sous GV seule, faisant 5 nœuds avec les vagues qui arrivaient droit derrière et qui étaient rendues encore plus impressionnantes par la nuit sans lune.
Après quelques heures, je m'étais habitué aux mouvements du bateau et j'étais content d'être seul avec le gros trafic visible au loin à tribord et la côte à bâbord. Du coup, je me suis préparé à me reposer. Après quelques essais de siestes, j'ai commencé à me relaxer pour de bon et à dormir par petits morceaux de 15-20 minutes. Un peu plus tard, j'ai étendu ça à 30 minutes. Entre deux siestes, je regardais autour, m'assurais qu'il n'y avait pas d'obstacles, que tout allait bien sur le bateau, que l'autopilote était toujours en vie avant de retourner siester. Au final, c'était assez tranquille comme nuit et tellement beau. J'ai passé quelques siestes dans le cockpit, mais la majorité dans ma cabine (tout habillé avec la radio en marche, prêt à sortir à la moindre alerte).
La vue de l'horizon qui commençait à s'éclaircir quand le soleil s'apprêtait à se pointer était incroyable.
Au revoir le soleil!
6 h du matin, le soleil commence à éclairer l'horizon derrière moi ! La nuit touche à sa fin !
Surf, surf, surf
Avec le soleil et la superbe météo (et toujours pas mal de vent et de vagues), j'ai pris mon temps pour me faire un bon petit-déjeuner avant de hisser plus de toile et de commencer à barrer moi-même (le pauvre autopilote avait mérité un peu de repos). Ça me permettait aussi de surfer sur les vagues plutôt que de simplement les laisser passer. Au lieu d'aller vent-arrière comme je l'avais fait pendant presque toute la nuit, j'ai commencé à prendre un peu d'angle par rapport au vent jusqu'à ce que mon génois ne soit plus déventé de temps en temps (grand-largue). Elvira aime les vagues et était plus contente de glisser sur les vagues qu'à les laisser passer. Au passage, on a rattrapé puis déposé deux voiliers modernes. Ils nous ont rattrapé à la fin quand j'ai fait route vers Vlieland. J'ai fait un gros détour pour éviter une zone d'eau peu profonde, alors qu'ils ont coupé au travers et nous sommes tous arrivés près du port plus ou moins en même temps. J'étais un peu livide qu'ils m'aient rattrapé comme ça, mais peu importe, j'étais quand même très très content de ma navigation et de la distance parcourue en solo.
L'arrivée dans le port était assez marrante. J'étais debout sur le banc de mon cockpit à essayer de voir où je devais aller dans la marina pendant que mon gros drapeau suédois flottait derrière. Beaucoup de personnes dans le port essayaient de me pointer où je pouvais m'amarrer, mais j'avais mes yeux rivés sur une place qui était droit devant moi, facile à atteindre, pas besoin de réfléchir : parfait !
Coïncidence rigolote, les voisins d'un côté étaient un couple de Néerlandais qui venaient d'arriver d'un long passage aussi : ils venaient d'Écosse en un peu plus de deux jours !
Au petit matin, j'avais officiellement mis la coque dans les eaux hollandaises. Temps de hisser un nouveau drapeau !
Encore un peu de vent et de houle, mais moins que pendant la nuit.
Je faisais une bonne vitesse avec un peu de génois et deux ris dans ma GV.
À fond !
Une forêt de mâts, je dois m'approcher du port.