Ecologbook: C'est parti pour Marstal !

Sur l'eau très tôt ! (enfin presque, tôt en tout cas)… Le début était assez marrant, le vent entre travers et largue, j'avançais assez bien avec un ris. Après avoir laissé une grosse ferme d'éoliennes d'un côté et un banc de sable de l'autre, j'ai pu enlever le ris et continuer vers l'ouest.

Pendant que je faisais une petite sieste dans le cockpit, j'ai entendu un moteur qui tournait rapidement et qui s'approchait. Je me suis levé et j'ai vu un bateau des affmars qui venait vers moi. J'ai pensé : « Bah, ça ne doit pas être pour moi, pourquoi ils voudraient me parler ? » Mais si. Ils ont tourné autour d'Elvira et après une minute ou deux passées derrière moi, un des membres de leur équipage est sorti avec une pancarte sur laquelle était écrit : « Allez sur le canal 09. » J'écoutais le canal 16 (le canal d'urgence que l'on doit normalement toujours écouter) et je ne sais pas pourquoi ils ne m'ont pas contacté sur celui-là pour me demander d'aller sur le 09. Bref, après une courte conversation sur la radio, j'ai appris qu'ils étaient là pour m'escorter à travers une zone de travaux pour la création d'un tunnel. Je devais les suivre (sous voile) dans un chenal marqué par des bouées jaunes (ce que je m'apprêtais à faire dans tous les cas). Une fois de l'autre côté, ils m'ont souhaité une bonne journée et sont partis.

Le vent a diminué graduellement à partir de ce moment-là. Après un certain temps, j'ai essayé d'envoyer mon spi asymétrique pour voir si ça pouvait booster un peu ma vitesse, mais ce ne fut pas un franc succès… Après avoir un peu galéré, j'ai réussi à l'établir, mais sans qu'il ne m'apporte beaucoup plus de vitesse. D'autant plus que le vent a continué de baisser et a tourné un peu plus, rendant mon spi inutile. Du coup, je l'ai affalé et continué d'avancer tout doucement vers Marstal ou Bagenkop (je ne m'étais pas encore décidé).

J'ai finalement décidé d'aller à Marstal et le vent a repris un peu quand j'approchais. J'ai aussi croisé un petit groupe de dauphins qui sont venus jouer avec ma vague d'étrave avant de repartir.

Quand j'affalais mes voiles et que je m'engageais dans le chenal étroit pour approcher le port Marstal au moteur, le vent a monté du nord de manière assez dramatique. À ce moment-là, il faisait nuit noire, et quand je m'approchais d'une des places d'amarrage (avec des piliers), un comité d'accueil s'est formé sur le ponton pour m'aider à la manœuvre. Principalement des Allemands et pour certains plus très sobres. Mais peu importe, certains m'ont vraiment aidé, d'autres ont juste applaudi lorsque j'ai réussi à jeter mon lasso improvisé sur le pilier.