Navigation avec la marée pour rejoindre Den Helder

🎊🎉 C'était la dernière étape ! 🎉🎊

Bon, à un moment, il faudra bien que je descende à Enkhuisen avec Elvira, mais ça va attendre un peu (note : ç'a bien attendu, puisque je n'ai fait cette étape qu'à la mi-décembre).

J'avais parlé avec mes voisins allemands de la marée et des courants dans les environs pour savoir quand il serait opportun de partir pour passer entre les bancs de sable et l'estran (les parties du littoral qui sont immergées à marée haute et hors de l'eau à marée basse). Donc, au matin, je suis parti à temps et il y avait beaucoup de vent pour démarrer.

J'ai commencé par un peu de moteur pour rejoindre une zone assez éloignée du premier banc de sable pour être sûr de pouvoir mettre mes voiles et avoir un peu d'espace pour merder, au cas où. Une fois dans cette zone, j'ai mis mes voiles avec un ris dans la GV et j'ai commencé un long bord de près à 8-9 nœuds ! Bien sûr, j'avais la marée qui m'aidait, mais quand bien même, il ne devait pas y avoir plus d'un ou deux nœuds de courant, donc Elvira allait bien vite dans tous les cas.

Je faisais la course avec quelques voiliers hollandais typiques (des bateaux à fond plat) pour rejoindre le passage étroit. L'idée était d'y arriver juste après l'étale pour profiter de la marée haute (pour pouvoir passer sans toucher le fond) et du courant qui devait commencer à s'établir vers le sud-ouest (pour me pousser vers Den Helder).

Le plan a marché comme sur des roulettes ! C'était assez stressant, mais très enivrant de foncer à 7+ nœuds avec à peine un mètre sous la quille et peu d'espace de chaque côté. J'ai passé les bateaux à fond plat à l'entrée du chenal, car ils ralentissaient pour affaler leur voile et avancer au moteur dans le petit passage.

Le reste de la navigation était assez banal en comparaison. D'autant plus que le vent avait molli un peu et était vent-arrière, qu'il n'y avait pas ou peu de vague et que le courant me portait doucement. Vers 17 h, j'étais dans la marina de Den Helder et après m'être amarré, je suis parti me promener pour jeter un œil aux voiliers-cargo de FairTransport ! Après tout, c'est quand même pour ça que je suis venu à Den Helder et que je m'apprêtais à reprendre les cours à Enkhuisen.

Vers Ramsgate et au-delà !

Le lendemain matin, pendant que je buvais mon café tranquillement et jouais un peu de guitare, j'ai reçu un coup de téléphone des bureaux de FairTransport qui a démarré plus ou moins comme ça :

— « Bonjour, vous voulez embarquer sur De Tukker ? »

— « Heu, oui, mais qui êtes-vous et comment avez-vous eu mon numéro ? »

Ils avaient eu mon numéro par la jeune voileuse que j'avais rencontrée au sud de Stockholm au début du voyage. De Tukker était un peu en sous-effectif, du coup les bureaux de FairTransport avaient demandé à tous leurs contacts dont elle qui ne pouvait pas les rejoindre. Elle leur a donné mon numéro en leur disant que je venais d'arriver à Den Helder et que je serais surement intéressé.

Et hop, me voilà embarqué sur De Tukker, mais ça, c'est une autre histoire.

Un dernier coup d'œil aux dunes de Vlieland.

Il y avait un peu de vent, non ?

Elvira qui fonce sur les vagues, au près, à huit nœuds 🤯 !

Les deux bateaux à fond plat avec qui je faisais la course.

Vous reprendrez bien un peu d'écumes ?

Au travers, à côté de l'estran, les parties vertes sur la carte sont celles qui sortent de l'eau à marée basse.

Le Tres Hombres ! Et derrière De Tukker (avec les deux mâts en bois bien brillants) !

De Tukker à l'arrière-plan et un bateau à fond plat devant.

Ils sont appelés à fond plat pour une raison, regardez ça ! Celui-là est d'assez petite taille en comparaison de certains autres dans leur flottille, mais ces machins ont vraiment un très faible tirant d'eau et peuvent passer partout dans les Pays-Bas !