Tenter d'aller à Ystad, dit « Sauver le pare-battage Ryan »
Partir tard, retraverser en Suède, s'arrêter un peu avant Ystad et lancer une mission de sauvetage d'un pare-battage passé par-dessus bord.
J'avais prévu de partir autour de 8 ou 9 h, mais j'étais un peu plus lent que prévu à partir. Du coup, j'ai dû attendre que le bateau postal et le ferry quittent le port pour aller à Christiansø: ils sont gros et je n'avais pas envie de devoir manœuvrer en même temps qu'eux dans le petit port. C'était assez marrant de les voir partir : ils partent toujours au son des chants d'une chorale placée sur les quais.
Quand je faisais mes derniers préparatifs pour pouvoir sortir juste après eux, mes voisins danois de ponton ont commencé à me parler. Et on a parlé en suédois très approximatif pendant plus d'une heure. J'ai perdu du temps, c'est sûr, mais j'ai gagné des informations pratiques bien pratiques (surtout sur le canal de Kiel).
Finalement, il était presque 11 h quand j'ai hissé les voiles et commencé à naviguer ouest-nord-ouest le long de la côte de Bornholm. Le vent était assez fort et irrégulier, Elvira fonçait avec un ris au début et j'ai dû en prendre un deuxième assez vite. Quand j'étais quasiment au bout de Bornholm, le vent était toujours fort, mais j'aurais pu faire avec juste un ris. J'ai préféré attendre un peu pour avoir une meilleure idée de comment étaient les conditions une fois sorti de la protection de l'île. Et par la suite, j'ai gardé le deuxième ris jusqu'au milieu de l'après-midi à peu près.
Je me suis bien amusé à dépasser un autre voilier en allant plus vite et plus au vent que lui et en le laissant loin loin sous le vent. C'est de bonne guerre, je suis généralement le lambin et ça fait du bien que ça soit l'inverse une fois de temps en temps. La longue ligne droite pour rejoindre la côte suédoise passait par un couloir de navigation. J'ai eu aucun problème à traverser la première partie (où les navires vont du sud vers le nord) mais quand j'ai approché l'autre moitié (passage du nord au sud), un assez gros porte-conteneurs (en tout cas, il m'a semblé gros) allait passer un peu trop près de ma route. J'ai viré de bord et longé au près tribord-amure jusqu'à ce qu'il soit passé, et ensuite, j'ai reviré et fini de traverser le couloir tranquillement.
La dernière partie de la journée était un peu frustrante, le vent avait baissé et arrivait droit de là où je voulais aller. Aussi, il me paraissait que je tirais des bords carrés et que je ne me rapprochais pas assez ou en tout cas pas autant que j'aurais dû. Bref, quand le soleil a commencé à se rapprocher de l'horizon, il était clair que je n'arriverais pas à Ystad ce jour-là (surtout que le vent continuait de mollir et que la mer, elle, n'avait pas encore reçu le mémo). Du coup, j'ai choisi de me diriger vers Kåseberga.
Pendant que je préparais mon bateau pour l'approche de Kåseberga (sous voile), j'ai fait tomber un de mes pare-battage dans l'eau.
Je ne fais d'habitude jamais ça : je navigue sous voile autant que je peux, je roule le génois, démarre le moteur, me met face au vent et affale la grand-voile, et seulement ensuite, je prépare mes bouts pour l'amarrage et place mes pare-battage.
Mais, ce jour-là, j'ai pensé pourquoi ne pas commencer les préparatifs sous voile pour passer moins de temps au moteur.
Grand bien m'en a pris…
Avec le pare-battage dans l'eau, j'ai entamé une manœuvre d'homme-à-la-mer sous voile, raté de peu à deux reprises, affalé mes voiles et retenté ma chance au moteur 3 ou 4 fois avant de réussir…
À ce stade, il faisait assez sombre, nuageux et le vent avait repris un peu. Bref, j'ai réussi à aller au port, à m'amarrer sans souci et fin de la journée !
La même côte en vue qu'hier, mais vue depuis l'eau cette fois-ci.
Le bout de Bornholm
Deux ris et c'est parti !
J'ai croisé des nuages rigolos
moins de ciel gris, mais toujours deux ris et à fond
C'est le porte-conteneurs que j'ai dû éviter.
Plus de ris !
beaucoup de variété de nuages aujourd'hui